7. La création du plan d'accouplement

  7.1. La constitution des familles de mâles

  7.2. La constitution des familles de femelles

  7.3. Le plan d'accouplement

  EN RESUME

7.1. La constitution des familles de mâles
7.1.1. Des coefficients de consanguinité au dendrogramme
Le nombre de mâles étant trop important pour baser la constitution des familles sur l'étude directe des coefficients de parenté, il est nécessaire de passer par une schématisation qui met visuellement en évidence les groupes de baudets apparentés.
Pour cela, une nouvelle valeur est définie : la distance génétique Dxy.

où Fxy est le lien de parenté entre x et y.
Plus la distance Dxy est faible, plus les animaux sont proches génétiquement.
Ces distances sont calculées à partir de la matrice de parenté baudet x baudet, grâce au programme CLUSTER du logiciel SAS. Elles nous permettent de construire un dendrogramme, à partir duquel les familles sont constituées. Pour cela, il convient, de considérer sur le schéma la proximité des animaux reliés par des " clusters ".
Le dendrogramme construit pour les baudets du Poitou se trouve en ANNEXE 5.

7.1.2. Les partages en familles Partage tenant compte des génotypes :

Ce partage a été réalisé par M. de ROCHAMBEAU. Il tient uniquement compte du critère génotypique mis en évidence à partir du dendrogramme. Il a été ainsi possible de dégager 11 familles de mâles très apparentés entre eux, avec des effectifs compris entre 2 et 24, ainsi que deux individus isolés par manque d'informations généalogiques.
Cependant, comme nous l'a souligné M. de ROCHAMBEAU, l'efficacité d'un plan d'accouplement dépend en premier lieu de l'équilibre numérique entre les familles.
Partage tenant compte de l'équilibre numérique :

  BERCEAU  FRANCE  ETRANGER 
Jade de Pierroutine, Fanfan, Poitou, Espoir II  Fanfaron, Fusain, Saturnin, Frédéric, Lord du Crail  Napoléon-Quidam 
10 
II  Sans Gêne du Bourg  Elégant du Bourg, Caporal du Bourg, Filou, Farceur du Bourg, Dudule du Bourg, Gitan du Bourg, Itou du Crail  Oscar, Saadi du Bourg, Dodu du Bourg, Karlsson, Athos du Bourg, Gardien, Banton du Bourg, Rigolo du Bourg 
16 
III  Voltaire   Ouragan II, Nono, Quirus du Bourg  Auguste- Charles de Gaulle, Bernhard, Vernandell, Jacques, Rousseau, Renoir 
10 
IV  Bélénos, Jupiter, Joli Cœur, Isou du Guyon, Gaulois II  Jacob , Héritier, Ignace I, Impatient, Astérix, Cacao, Rubicon , Horace, Koche de Bassé  Câlin 
15 
  Prince, Sancho  Isidor, Ikarus, Gamin, Aladin, Pierre, Louis, Filou, De Gaulle- Méphisto, Fernandell, Pancho, Filou, Hardi 
14 
VI  Drefus, Konik, Kaolin de Saint Clair, Kistan de Cuja, Innocent, Golan du Guyon  Cactus, Veinard, Incrédule  Erable 
10 
VII  Cyrus du Bourg, Univers du Bourg, Arcol du Bourg, Kali de la Clouere   Dagobert II, Hobi, Ino  Joseph of Spotted Acres, Capitaine du Bourg, Unique du Bourg, Isy de Ruyter, Dore du Bourg, Hector de Ruyter, Vacarme du bourg 
14 
VIII  Igor I, Enzo  Achim, Gachim, In extremis, Ideal II, Gédéon, Kugelhoff  Baltazar, Joseph of Capstone, Theodore 
11 
IX  Delta, Acteur, Bienvenu, Héraclès, Vénus I, Empire, Fringant  Vagabond, Artiste, Ultra  Lafayette, Tartarin, Alibéron, Figaro 
14 
Tito, Bamby, Cadichon, Galon d'Or, Gribouille  Ulysse I, Héros, Farceur, Kenko du Crail, Lancelot du Crail  Tabarin, Glorieux du Bourg, Torrent 
13 

Tableau 10 : Première proposition de familles (en caractères gras, l'effectif de la famille) .


Il a été obtenu 10 familles. Ce nombre est compris entre 7 et 15, fourchette préconisée par M. de ROCHAMBEAU. Les familles sont numériquement plus équilibrées, mais l'analyse de la répartition géographique montre que certaines familles n'ont pas d'individus dans le berceau de race. Le dendrogramme permet, en effet, de mettre en évidence un élément intéressant : les courants de sang sont localement regroupés. On retrouve dans chaque zone d'élevage des animaux très apparentés entre eux, et, en général, génétiquement éloignés des baudets des autres zones. Le groupe des huit premiers baudets du dendrogramme illustre bien cette idée. Il s'agit d'une lignée allemande qui s'est détachée des autres à partir des années 50, à la suite d'importations.
Un plan d'accouplement avec de tels groupes ne peut être envisageable tant que l'insémination artificielle n'est pas opérationnelle. Il signifierait en effet, que certaines années, des ânesses du berceau ne trouveraient pas de reproducteurs à proximité. Si la gestion des accouplements n'est pas possible sur l'ensemble des continents, il faut qu'elle soit au moins réalisable dans le berceau de race.



Partage tenant compte de la répartition géographique :
Il a fallu réduire le nombre de familles afin que chacune d'elles ait au moins quatre ou cinq baudets dans le berceau de race. Nous avons dû, pour la même raison, créer une famille " tout venant ", la famille A, rassemblant trois groupes de 2 ou 3 baudets du berceau de race. Nous avons ensuite équilibré les familles numériquement en positionnant judicieusement les baudets hors berceau restants.

  BERCEAU  FRANCE  Dpt  ETRANGER  Pays 
A
GAULOIS 
Bamby Achim 68  Baltazar  CH 
 Cadichon  Farceur 37   Théodore GB 
Enzo  Gachim  68  Torrent  GB
 Galon d'or  Héros  27  Glorieux du Bourg  USA
 Gédéon  Idéal II  22  Jeudi  USA
Gribouille   In Extrémis  68  Joly Coeur  USA
 Igor I  Kenko du Crail  22  Joseph of Capstone  USA
 Tito  Kugelhoff  68  Tabarin  USA
   Lancelot du Crail  22    
26     Ulysse I  68    
B
POLO 
 Espoir II  Fanfaron  68  De Gaulle - Méphisto  D
 Fanfan  Frédéric  75  Fernandell  D
 Jade de Pierroutine  Fusain  39  Louis  D
 Poitou  Lord du Crail  22  Filou  D
 Voltaire  Quirus du Bourg  64  Napoléon-Quidam  D
   Saturnin  22  Pancho  D
       Pierre  D
       Filou  GB
20         Hardi  USA
C
DREFUS 
 Drefus  Cactus  68  Oscar  CH
 Golan du Guyon  Caporal du Boug  73  Dodu du Bourg  D
 Innocent  Elégant du Bourg  49  Karlsson  SW
 Kaolin de Saint Clair  Filou  18  Athos du Bourg  USA
 Kistan de Cuja  Incrédule  36  Banton du Bourg  USA
 Konik  Veinard  87  Erable  USA
       Gardien  USA
20         Saadi du Bourg  USA
D
UNIVERS DU BOURG 
 Bélénos  Astérix  57  Auguste-Charles de Gaulle  CH
 Gaulois II  Cacao  49  Renoir  CH
 Isoul du Guyon  Héritier  37  Rousseau  CH
 Joli Coeur  Horace  31  Bernhard  D
Jupiter  Ignace I  56  Jacques 
   Impatient  77  Vernandell  D
   Jacob  77  Câlin  SW
   Koche de Bassé  77    
   Nono  22    
   Ouragan II  11    
23     Rubicon  28    
E
OBERON 
 Acteur  Artiste  07  Gamin  CH
 Bienvenu  Prince  68  Isidor  CH
 Delta  Sancho  57  Alibéron  D
 Empire  Ultra  42  Aladin  D
 Figaro  Vagabond  37  Ikarus  D
 Fringant      Lafayette  USA
 Héraclès      Tartarin  USA
 20  Vénus I        
F
DIVISEUR 
 Arcol du Bourg  Dagobert II  41  Hector de Ruyter  B
 Cyrus du Bourg  Dudule du Bourg  44  Capitaine du Bourg  D
 Kali de la Clouere  Farceur du Bourg  61  Rigolo du Bourg  D
 Sans Gêne du Bourg  Gitan du Bourg  77  Unique du Bourg  D
 Univers du Bourg  Hobi  71  Vacarme du Bourg  D
   Ino  39  Dore du Bourg  GB
   Itou du Crail  22  Isy de Ruyter  SW
 20        Joseph of Spotted Acres  USA
Tableau 11 : Deuxième proposition de familles tenant compte de la contrainte géographique (en caractères gras, l'effectif de la famille).
Légende du tableau:  - Dpt:  Département 
  - B:  Bélgique 
  - CH:  Suisse 
  - D:  Allemagne 
  - GB:  Grande Bretagne 
  - SW:  Suède 


7.1.3. Description des familles de mâles
Ce travail vise à caractériser les familles en décrivant les traits principaux de chacune d'elles. Nous étudierons l'âge, la consanguinité ainsi que les particularités morphologiques (taille, os, poil) qui peuvent être mis en avant. Outre les courants de sang dominants, les contraintes rencontrées lors de la constitution des familles nous ont amenées à rajouter dans certaines familles des courants de sang secondaires correspondants à des baudets hors berceau ayant une descendance plus limitée.
Famille A
Cette famille a été constituée par la réunion de trois groupes. Elle est donc très hétérogène et il est difficile de dégager des caractères morphologiques communs entre ces 26 baudets Un ancêtre se retrouve cependant dans la plupart des généalogies ; il s'agit de GAULOIS, né en 1972, et définit, de par sa contribution génétique, comme un des 13 prin-cipaux ancêtres.
La qualité des mâles est très variable dans cette famille. Nous pouvons citer d'excellents baudets comme BAMBY, CADICHON et TITO, remarquables par leur taille et leur tour ce canon, alors que d'autres se rapprochent moins du standard de la race et ont un format nettement inférieur (ENZO, GRIBOUILLE, GEDEON et GALON D'OR).
La moyenne des coefficients de consanguinité n'est pas très élevée car elle avoisine les 4,5%.
La moyenne d'âge est de 7,42 ans, restant inférieur à la moyenne générale. Elle cache cependant une grande disparité. Il est à noter que les trois meilleurs baudets situés dans le berceau de race ont entre 10 et 15 ans. Il convient de les renouveler rapidement par de jeunes mâles tout aussi intéressants pour le standard de la race.


Famille B
Le courant de sang dominant est porté par POLO, ancien baudet national en dépôt au Haras de Saintes né en 1959. cette lignée est très récente sur le berceau de race puisque 4 des 5 baudets ont été amenés dans la région du Marais Poitevin entre 1999 et 2000. Par souci d'équilibrage numérique, les deux baudets génétiquement isolés, VOLTAIRE et QUIRUS DU BOURG, sont rajoutés à cette famille.
Les mâles de cette famille se caractérisent par du poil plus que par du squelette ou de l'os.
Avec une moyenne des coefficients de consanguinité de 3,9%, le niveau de consanguinité de cette famille est le plus faible.
La moyenne d'âge est de 9,34 ans et donc relativement élevée. Cinq baudets sur 20 ont plus de 15 ans. Il faut veiller à assurer le renouvellement de ces étalons. On sait, d'ores et déjà, que de jeunes mâles seront affectés à cette famille : un fils de POITOU est né à l'Asinerie en 2000.

Famille C
Le courant de sang dominant de cette famille est porté par DREFUS, baudet né en 1991 et encore actif dans le berceau de race à ce jour. Aux mâles de cette lignée s'ajoutent d'autres baudets localisés à l'étranger pour la plupart et ayant pour origine DIVISEUR. Ils ne sont nullement apparentés à DREFUS, mais pour équilibrer les familles, nous avons dû fractionner la lignée DIVISEUR, puis la regrouper avec une famille sans représentant à l'étranger.
Les baudets de ce groupe constituent un bon compromis entre les trois critères morphologiques principaux. Avec une taille correcte en moyenne, les mâles ont de l'os tout en " n'étant pas ridicules " en poil. Lorsque ceux-ci sont longs, la robe est en général fougère (c'est à dire éclaircie à l'extrémité).
Le niveau de consanguinité moyen est un des plus élevé. Il est de 9,3%. Les mâles de la lignée de DIVISEUR en sont à l'origine : 5 baudets ont un coefficient de consanguinité supérieur à 10%, dont deux ayant une consanguinité supérieure à 20%. La moyenne d'âge n'est pas très élevée (8,05 ans). DREFUS étant encore jeune, les étalons issus de cette lignée ont une moyenne d'âge de 5,8 ans seulement. Sur le berceau de race, trois baudets n'ont que 2 ans. Du côté de l'origine DIVISEUR, les baudets sont plus âgés (9,9 ans en moyenne). En conclusion, il n'y aura aucune difficulté pour assurer la continuité de cette famille.

Famille D
La famille D est elle aussi constituée par deux courants de sang. Le courant principal est situé dans le berceau de race et en France. Il est porté par UNIVERS DU BOURG, un excellent étalon public né en 1986 et encore en activité. Nous avons complété cette famille par une lignée originale en grande partie localisée en Allemagne : celle de NAPOLEON-QUIDAM.
La famille, issue du courant de sang dominant, est remarquable par son développement en taille et en os. La fourniture en poils est plus ou moins importante. Pour les baudets de la seconde lignée, le format est plus réduit. Cela est sûrement dû à un élevage dans des parcs zoologiques sur plusieurs générations.
Le niveau de consanguinité moyen est assez élevé (7,4%) même si trois baudets allemands ont un coefficient de consanguinité nul.
La moyenne d'âge n'est pas très élevée (8,04 ans). En outre, elle est relevée par les baudets étrangers. Ceci signifie que les mâles du berceau et du reste de la France sont relativement jeunes et que la lignée n'aura pas de difficultés pour se perpétuer.

Famille E
Le courant de sang dominant de la famille E est porté par OBERON. Il s'agit d'une origine très (trop ?) bien représentée dans le berceau de race. Il pourrait être intéressant d'effectuer des échanges à partir de baudets issus de cette famille afin de faire varier les origines dans le berceau. Il n'est pas utile de conserver autant de baudets apparentés entre eux dans une même zone. Le courant de sang secondaire est porté par CONE. Son origine est située à Mulhouse, au parc zoologique.
Cette famille constitue très certainement le meilleur groupe du point de vue morphologique. Bien que le poil soit peu développé, les baudets bénéficient d'une grande taille et de beaucoup d'os. Les têtes sont belles et le port fier. A noter une seule fausse note : HERACLES. Du côté de CONE, on retrouve des étalons avec plus de poils mais un développement osseux moindre. Le niveau de consanguinité moyen est relativement important (6,4%). Il est relevé par les baudets étrangers car les mâles du berceau et du reste de la France n'apparaissent pas tellement consanguins. La moyenne d'âge est de 10,15 ans. Elle est la plus élevée des moyennes d'âge : un baudet sur deux a plus de 10 ans. Il existe cependant assez de jeunes baudets pour assurer le renouvellement de la famille.

Famille F
La famille F représente la grande lignée de DIVISEUR et des DU BOURG. D'après les calculs, DIVISEUR apparaît comme étant l'ancêtre principal de la population actuelle. On le retrouve dans 12,5% des généalogies.
Cette famille montre, comme il était prévisible, une grande variabilité dans sa qualité. Parmi les bons animaux, les caractéristiques communes sont la grande taille et les poils.
De nombreuses erreurs ont été faites du point de vue génétique dans cette lignée. C'est pourquoi son niveau de consanguinité moyen est extrêmement élevé (10,2%). Cinq baudets sur 27 ont un coefficient de consanguinité supérieur à 15% ! C'est aussi dans cette famille que se trouve le mâle le plus consanguin : ISY de RUYTER a un coefficient de consanguinité égal à 30,3%.
L'âge moyen n'est pas très élevé (8,7 ans). La relève pourra être assurée par les jeunes baudets de 2, 3 ou 4 ans. Il faudra cependant rester intransigeant concernant la qualité des jeunes baudets et veiller à agréer des mâles conformes au standard.
7.2. La constitution des familles de femelles
Lors de la constitution des familles de femelles, l'équilibrage numérique doit encore être respecté. De plus, le plan d'accouplement doit être applicable pour les femelles de race pure ainsi que pour les croisées. Puisque celles ci seront considérées comme pures dans quelques générations, il convient de gérer dès à présent la consanguinité de ces ânesses. Par conséquent, nous avons affecté dans un premier temps les 192 femelles pures, puis, dans un deuxième temps, nous avons ventilé les 345 femelles croisées en veillant à ce que les effectifs de chaque famille soient voisins de 90.
7.2.1. Affectation des femelles du livre A
Les ânesses de race pure ont été réparties dans les six familles de mâles en procédant comme suit :
    Nombre de femelles affectées à chaque étape
Première ventilation : Affectation des femelles dans la famille de leur fils,    51
 Deuxième ventilation : Affectation des femelles dans la famille de leur père,    47
 Troisième ventilation : Affectation des femelles dans la famille de leur frère (de père et de mère),    18
 Quatrième ventilation : Affectation des femelles dans la famille de leur sœur (de père et de mère) qui a déjà été affectée,    3
 Cinquième ventilation : Affectation des femelles dans la famille de leur mère qui a déjà été affectée,    42
Sixième ventilation :   Répartition au cas par cas pour les femelles restantes.    31
   TOTAL  192
Tableau 12 : Mode d'affectation des femelles de race pure dans les familles


Les résultats de la première répartition sont retranscris dans le tableau 13 :
Famille 
Nombre d'ânesses A affectées   32  25  39  19  33  44
Tableau 13 : Résultats de l'affectation des femelles de race pure dans les familles
A l'issue de ces affectations, les familles sont très déséquilibrées. Les familles C et F sont largement plus représentées que les autres. Ces familles ont toutes les deux DIVISEUR comme courant de sang et réunissent les très nombreuses femelles ayant le suffixe DU BOURG.
Les effectifs restent très variables pour les autres familles. La famille D ne compte que 19 ânesses au livre A. Comme les femelles seront affectées dans la famille de leur mère, il est indispensable de mener un maximum de femelles à la reproduction pour faire remonter les effectifs en race pure de cette famille.
L'affectation du livre B doit atténuer le déséquilibre numérique.


7.2.1. Affectation des femelles du livre B
Les femelles croisées sont, en priorité, affectées dans la famille de leur père. Les autres ânesses sont réparties en tenant le plus possible compte de leurs origines. Il est à noter que les pères des femelles B sont plus variés et que l'on retrouve des baudets qui n'ont pas du tout été utilisés pour les femelles du livre A. TITO, un très bon baudet déjà âgé de 15 ans, en est un exemple.
A la suite de cette deuxième affectation, nous obtenons des familles génétiquement homogènes et bien équilibrées puisque les effectifs sont compris entre 87 et 93.
Les familles de femelles se trouvent en ANNEXE 6.
7.2.3. Description des familles de femelles
Famille A
  Nombre d'ânesses  Moyenne d'âge (en années) 
Livre A  32  7,56 
Livre B  54  8,76 
Total  86  8,31 
Tableau 14 : Description des femelles de la famille A

Famille B
  Nombre d'ânesses  Moyenne d'âge (en années) 
Livre A  25  10,08 
Livre B  64  9,00 
Total  89  9,30 
Tableau 15 : Description des femelles de la famille B

Famille C
  Nombre d'ânesses  Moyenne d'âge (en années) 
Livre A  39  9,54 
Livre B  51  9,61 
Total  90  9,58 
Tableau 16 : Description des femelles de la famille C

Famille D
  Nombre d'ânesses  Moyenne d'âge (en années) 
Livre A  19  8,03 
Livre B  71  5,13 
Total  90  5,86 
Tableau 17 : Description des femelles de la famille D

Famille E
  Nombre d'ânesses  Moyenne d'âge (en années) 
Livre A  33  7,76 
Livre B  56  5,23 
Total  89  6,17 
Tableau 18 : Description des femelles de la famille E

Famille F
  Nombre d'ânesses  Moyenne d'âge (en années) 
Livre A  44  6,82 
Livre B  48  6,21 
Total  92  6,41 
Tableau 19 : Description des femelles de la famille F
Les familles A, B et C ont des moyennes d'âge assez élevées sans être toutefois alarmantes. Il faut simplement veiller à ce qu'elles se renouvellent correctement en amenant les ânesses à la saillie.
Les familles D, E et F sont plus jeunes que ça soit pour les femelles pures ou croisées . Elles n'ont donc pas de difficultés de renouvellement. La moyenne d'âge des croisées étant plus faible dans ces trois familles, nous concluons que le programme de croisement d'absorption continu doit y être plus avancé.


7.3. Le plan d'accouplement (d'après BITEAU, 1997)
Les familles sont disposées sur deux cercles. Un cercle porte les mâles, l'autre porte les femelles. Ce deuxième cercle est rotatif alors que celui portant les mâles est fixe. En faisant tourner un cercle par rapport à l'autre, toutes les familles de femelles rencontreront toutes les familles de mâles.
7.3.1. Position des familles sur le cercle
Les familles sont disposées dans le même ordre sur chacun des cercles. La position des familles est importante, car si des familles sont génétiquement proches, il convient de les éloigner le possible sur le cercle.
Dans notre cas, il faut veiller à éloigner les familles C et F présentant comme courant de sang DIVISEUR. De plus, la famille A qui réunit des origines diverses est difficile à positionner. Elle doit se trouver le plus éloignée possible des familles D et C.

Nous adopterons donc l'organisation suivante :

Figure 18 : Positionnement des six familles sur un cercle

7.3.2. Durée d'une position
La durée d'une position représente le temps qu'une famille de femelles reste face à un groupe de mâles. Dans le cas du baudet du Poitou, nous opterons pour une durée de trois ans pour trois raisons :
  1. Les femelles sont en général mises à la reproduction à trois ans. Etant donné que la durée de gestation est d'un an, les femelles issues de la première année d'accouplement seront elles-mêmes mises à la reproduction alors que le cercle aura été déplacé d'une position. Ainsi, elle ne pourra être saillie par son père, ou par un autre mâle dont les origines sont proches,

  2. Les baudets du Poitou reproduisent rarement après 20 ans. Ainsi, après une rotation complète de 18 ans (3 ans x 6 familles), une femelle aura peu de chance d'être saillie par son père,

  3. De plus, au cours de ces 18 années de nombreux renouvellements auront eu lieu chez les mâles et les femelles. Ainsi, lorsque le groupe de femelles initialement correspondant au groupe de mâles retrouvera précisément ce groupe de mâles, leurs généalogies seront finalement assez éloignées.


L'inconvénient de cette vitesse de rotation est que nous n'obtiendrons pas chaque année des produits différents.

7.3.3. Le schéma d'accouplement
Nous présentons ici la position des accouplements 2001/2002/2003
Figure 19 : Schématisation du plan d'accouplement


7.3.4. Le renouvellement des reproducteurs Les mâles
Deux méthodes peuvent-être utilisées pour inclure les jeunes mâles dans le plan d'accouplement. La première consiste à recalculer chaque année les coefficients de parenté de ce baudet avec les autres mâles agréés afin de déterminer de manière précise à quelle famille il est le plus apparenté. Il faudrait donc recommencer chaque année tout le travail effectué avec le logiciel d'analyse de généalogie et avec le dendrogramme. Ce procédé étant trop demandeur en temps, nous opterons pour la deuxième méthode. Il s'agit ici d'affecter le jeune baudet dans la famille de son père. Ainsi, nous pouvons nous assurer que :
  • Le lien de parenté du baudet avec le groupe de mâles est élevé,
  • Le jeune baudet ne pourra saillir sa mère avant une rotation complète, c'est à dire 18 ans.
Certes, ce procédé ne s'avère pas toujours être le plus juste. Citons, comme exemple, le cas de GEDEON et de son père POITOU affectés dans deux familles différentes. Cependant, il offre un bon compromis entre efficacité et rapidité.

Deux baudets, JOLY CŒUR et JEUDI, ont été agréés quelques temps après la construction du dendrogramme. Nous les avons donc affectés dans la famille A en respectant la règle ci-dessus.

Les femelles
Les ânesses seront affectées dans la famille de leur mère pour deux raisons :


  • L'éleveur connaissant la famille de son ânesse n'aura aucune difficulté à retenir la famille de la fille,

  • A la fin d'une rotation, et au bout des 18 ans, tous les courants de sang auront été distribués sur tous les groupes de femelles. L'objectif de brassage des gènes et de lutte contre la consanguinité sera atteint.


Que ce soit pour les mâles ou pour les femelles, les moyennes d'âge des familles ne sont nullement alarmantes et le problème de sous représentation de certaine famille ne devrait pas se poser.



En résumé:

Afin de schématiser les liens de parenté des baudets agréés, un dendrogramme est construit à partir du calcul des distances génétiques. En tenant compte des contraintes numériques et géographiques, six familles génétiquement homogènes de mâles et de femelles sont constituées. Tous les trois ans, un groupe de mâles rencontrera les femelles d'une autre famille avec laquelle il n'est pas apparenté. Les jeunes baudets seront repartis comme suit :

  • Les baudets sont affectés dans la famille de leur père,
  • Les ânesses sont affectées dans la famille de leur mère.

Les moyennes d'âge observées ne laissent pas présager de difficultés quant au renouvellement des familles.
Au bout de 18 ans, les objectifs d'augmentation de la variabilité génétique seront atteints.





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